Les pathologies rotuliennes

L’articulation entre la rotule (la patella) et le fémur (articulation fémoropatellaire) fait partie intégrante de l’articulation du genou mais peut être le siège de pathologies spécifiques aujourd’hui bien codifiées.

Les principales pathologies rencontrées sont :

  • Les luxations récidivantes de la rotule
  • L’arthrose isolée fémoropatellaire
  • Le syndrome douloureux fémoropatellaire

1. Les luxations récidivantes de la rotule

C’est la répétition des épisodes de luxation externe de la rotule (déboitement). La rééducation, par le renforcement du muscle quadriceps, permet parfois de stabiliser la rotule sur le fémur. En cas d’échec, on peut vous proposer une stabilisation chirurgicale. En fonction de votre cas et de votre anatomie, deux interventions chirurgicales sont possibles : la transposition de la tubérosité tibiale antérieure et la reconstruction du ligament fémoropatellaire interne.

2. La transposition de la tubérosité tibiale antérieure (TTA)

Elle consiste à réaliser une ostéotomie (section osseuse) de la tubérosité tibiale antérieure pour la positionner différemment afin de réaligner la rotule sur le fémur. Une fois la TTA en bonne position, votre chirurgien la fixera par une ou plusieurs vis temporaires. Cette intervention nécessite une hospitalisation d’environ 3 jours. Une attelle d’extension de genou est nécessaire en post-opératoire pendant 4 semaines. La rééducation est débutée immédiatement et la marche se fera sous couvert d’une paire de cannes et d’un appui soulagé. La reprise des activités est possible une fois la TTA consolidée à sa nouvelle position.

3. La reconstruction du ligament fémoropatellaire

Il s’agit d’une ligamentoplastie. On utilise donc un transplant ligamentaire prélevé sur le genou (droit interne) par une courte incision. Ce transplant sera positionné dans des tunnels osseux au niveau du fémur et de la rotule pour reconstruire de manière anatomique le ligament fémoropatellaire interne. Les suites sont identiques à l’intervention précédemment décrite.

L’arthrose isolée fémoropatellaire

L’arthrose est une usure du cartilage articulaire dont l’origine est multifactorielle. L’évolution est lente mais se fait progressivement vers l’aggravation. On peut longtemps stabiliser les symptômes (la douleur) par des traitements oraux (antalgiques, anti-inflammatoires) et par des infiltrations de corticoïdes ou de viscosupplémentation. Le traitement chirurgical est indiqué en cas d’échec des traitements cités précédemment.

Dans l’arthrose fémoro-patellaire on peut vous proposer un traitement conservateur ou une prothèse articulaire.

Le traitement conservateur consiste en une transposition de la tubérosité tibiale antérieure pour recentrer la rotule afin de soulager les zones arthrosiques et de ralentir l’évolution de l’arthrose. Les modalités de cette intervention sont les mêmes que celles décrites précédemment.

Une prothèse unicompartimentaire fémoropatellaire est une prothèse partielle du fémur et une prothèse rotulienne.

La mise en place d’une prothèse de genou nécessite une anesthésie générale ou loco-régionale. L’hospitalisation est d’une semaine environ. La rééducation est débutée rapidement pour entretenir la mobilité du genou et les muscles péri-articulaires. Cette rééducation peut être confiée à un kinésithérapeute ou à un médecin rééducateur dans un centre de rééducation.

Le syndrome douloureux fémoropatellaire

Il s’agit d’une pathologie fréquente qui associe douleurs antérieures rotuliennes et phénomènes de pseudo blocages et/ou de dérobements du genou. Les douleurs rotuliennes surviennent après une station assise prolongée et surviennent souvent lors de la descente des escaliers.

Le traitement est essentiellement basé sur la rééducation spécifique et les traitements symptomatiques.

Le traitement chirurgical est très rare dans cette indication et ne se discute qu’en cas d’échec des autres thérapeutiques. Il consiste à transposer la tubérosité tibiale antérieure pour recentrer la rotule sur le fémur et ainsi
mieux répartir les contraintes sur le cartilage. On peut également vous proposer une arthroscopie pour la section de l’aileron rotulien externe pour décomprimer la rotule.