L’arthrose d’épaule

Par définition, l’arthrose est l’usure du cartilage qui est la surface de recouvrement des surfaces articulaires. Comme au genou ou la hanche, elle peut toucher l’épaule. Et dans ce cas, elle s’appelle l’omarthrose.

Elle s’aggrave progressivement jusqu’à atteindre l’os avec la production d’ostéophytes (becs de perroquet). Cette pathologie évolue lentement entraînant douleurs et enraidissement progressif.

Elle peut survenir après une fracture, une nécrose osseuse, une instabilité chronique, ou une maladie rhumatismale. Elle peut aussi être primitive.

Quand les tendons qui permettent la mobilité de l’épaule (coiffe des rotateurs) sont intacts, l’omarthrose est dite centrée; la tête est en face de la glène (surface articulaire de l’omoplate).

Arthrose d'épaule PACAS François Kelberine Jean Philippe Vivona

Arthrose d’épaule PACAS François Kelberine Jean Philippe Vivona

Elle peut aussi être la conséquence d’une rupture ancienne de ces tendons et dans ce cas l’omarthrose est dite excentrée en rapport avec une ascension de la tête humérale et une biomécanique anormale.

Arthrose d'épaule PACAS François Kelberine Jean Philippe Vivona 2

Arthrose d’épaule PACAS François Kelberine Jean Philippe Vivona 2

Le traitement médical peut toujours apporter un soulagement sans reconstruction du cartilage : antalgiques, anti-inflammatoires, kinésithérapie douce, infiltrations.

En cas d’échec le traitement chirurgical est justifié en fonction des besoins et de l’état du patient.

Une alternative est le débridement arhroscopique qui consiste à lever les éléments mécaniques douloureux (ténotomie du biceps, acromioplastie (excision des ostéophytes), ablation de corps étrangers, etc)… sans toucher les surfaces arthrosiques.

Arthrose d'épaule PACAS François Kelberine Jean Philippe Vivona 4

Arthrose d’épaule PACAS François Kelberine Jean Philippe Vivona 4

 

Arthrose d'épaule PACAS François Kelberine Jean Philippe Vivona 3

Arthrose d’épaule PACAS François Kelberine Jean Philippe Vivona 3

Mais le traitement habituel est la mise en place d’une prothèse.

La prothèse d’épaule

Le bilan préopératoire comprend des radiographies et un arthroscanner pour juger du stock osseux présent et de l’état des tendons de la coiffe.

Dans l’omarthrose centrée, les surfaces usées sont remplacées en reconstituant l’anatomie (prothèse anatomique). Les pièces implantées reproduisent la tête humérale et/ou la glène. La prothèse dite totale a de meilleurs résultats fonctionnels que le remplacement de la surface humérale seule, mais présente un risque de reprise pour problème de l’implant de glène.

Arthrose d’épaule PACAS François Kelberine Jean Philippe Vivona 5

Dans l’omarthrose excentrée, il est réalisé une prothèse dite inversée où une demi sphère remplace la glène et une cupule la tête humérale. Cette prothèse se maintient en place par sa conception mécanique. Sa mobilité est due à l’activité du muscle deltoïde.

La mise en place de la prothèse nécessite une intervention dont la cicatrice passe par le devant ou parfois le coté de l’épaule. Les pièces peuvent être cimentées ou non cimentées en fonction de la qualité osseuse et du choix du chirurgien.

La traversés des muscles nécessite leur cicatrisation d’où une immobilisation temporaire et une début de rééducation protégé.

Les risques

– Les risques classiques (rares mais réels) de l’anesthésie et de la chirurgie comme les accidents anesthésiques, l’infection, la phlébite, l’hématome, les atteintes des nerfs de proximité.

– Les complications spécifiques sont d’environ16% pour les prothèses inversées et de 13% pour les anatomiques.

A court terme : la capsulite (ou algodystrophie)

A moyen terme : l’instabilité, la dégradation des tensons

A long terme : usure de la glène originelle en cas de prothèse humérale isolée, descellement de l’implant glénoïdien en cas de prothèse totale (44% à 12 ans).

Dans les prothèses inversées, une usure osseuse (encoche) peut survenir sous la glène sphérique de l’omoplate.

Toutes ses complications peuvent justifier d’une reprise chirurgicale (9% dans la littérature) sachant qu’il est possible de remplacer une prothèse par une autre après plusieurs années.

C’est pourquoi il est demandé au patient de revenir tous les 2 ans pour analyser régulièrement l’évolution.

Les avantages

En l’absence de complication, le patient retrouve une épaule indolore dont la mobilité est le plus souvent supérieure à l’état préopératoire mais exceptionnellement complète.

La survie des prothèses anatomiques est de 87% à 14 ans et de 89% à 10 ans pour les inversées