La rupture du tendon d’Achille (tendon calcanéen)

Le tendon d’Achille est un gros tendon, situé au niveau de l’arrière pied, qui est commandé par le muscle du mollet. Ce muscle est constitué de 3 chefs musculaires : le jumeau interne, le jumeau externe et le soléaire. C’est le triceps (tri = trois, ceps = chefs) sural. C’est le principal muscle fléchisseur plantaire. C’est celui qui vous permet de vous tenir sur la pointe des pieds.

La rupture de ce tendon est une affection fréquente notamment chez le sportif. Elle peut survenir sur une tendinite chronique qui fragilise le tendon ou spontanément sans signes précurseurs. La rupture peut également survenir à la suite d’un traitement antibiotique (les fluoroquinolones engendrent une fragilité tendineuse).

La plupart de ces ruptures doivent être prise en charge par un spécialiste. En effet un traitement inadapté peut avoir des conséquences fonctionnelles.

Le diagnostic se fait par un simple examen clinique : le signe de Thompson et le signe de Brunet sont pathognomoniques c’est a dire que lorsque ces signes sont présents le diagnostic est certain. L’échographie peut-être utile mais n’est pas indispensable. Une radiographie du calcanéum est utile pour dépister un arrachement osseux.

Trois types de traitement vous seront proposés en fonction de votre âge et de vos antécédents

Le traitement orthopédique : il consiste à immobiliser votre cheville en équin (flexion plantaire) pendant un durée de 2 mois. Ce traitement est en général réservé aux personnes âgées.

Le traitement chirurgical percutanée : il s’agit d’un système qui permet de rapprocher les berges de la rupture en limitant l’ouverture cutanée. On réalise simplement 4 petites incisions de 5 mm pour implanter ce dispositif qui sera ensuite retiré en consultation à J+6 semaines. Cette technique nécessite une immobilisation par une orthèse pendant 6 semaines sans appuis.

Le traitement chirurgical « à ciel ouvert » : il consiste à réaliser une ouverture cutanée en regard de la rupture pour réparer le tendon avec du fil chirurgical. Dans certain cas on utilise le tendon du muscle plantaire grêle pour réaliser la suture mais il n’est présent que dans 50% des cas (c’est ce qu’on appel un muscle inconstant). Une immobilisation postopératoire de 6 semaines est indispensable sans appuis.

Quel que soit le traitement chirurgical, l’hospitalisation n’excède pas 24 heures. L’intervention chirurgicale se fait sous anesthésie générale ou sous anesthésie loco régionale.

Les principales complications de la chirurgie du tendon d’Achille sont :

Les problèmes de cicatrisation de la peau et les infections secondaires. Donc après toute chirurgie à ce niveau il faudra respecter les consignes strictes de repos et de surélévation du membre jusqu’à cicatrisation cutanée. Ce risque est fortement majoré chez le fumeur qui devra donc interrompre son intoxication.

La rupture itérative c’est à dire la non cicatrisation du tendon. Cette situation n’est pas rare et nécessite dans la plupart des cas une intervention chirurgicale pour reconstruire le tendon.

Les autres complications, comme la phlébite et l’embolie pulmonaire, ne sont pas spécifiques à la chirurgie du tendon d’Achille.