La rupture des tendons de la coiffe des rotateurs

C’est la conséquence d’une usure progressive des tendons de la coiffe des rotateurs liée au vieillissement de l’organisme. C’est ce qu’on appelle une rupture dégénérative. Il existe des facteurs anatomiques prédisposants. Plus rarement les tendons peuvent être déchirés à l’occasion d’un traumatisme ou d’une luxation de l’épaule. L’épaule reste mobile mais elle est douloureuse et surtout on observe une perte de la force musculaire dans certains gestes. Le tendon le plus fréquemment atteint est le supra-spinatus mais tous les tendons de la coiffe des rotateurs peuvent être atteints. Le diagnostic est suspecté par l’examen clinique et sera confirmé par des examens complémentaires (radiographie, échographie, arthroscanner ou IRM). En fonction de votre âge, de vos activités et du type de rupture que vous présentez, plusieurs solutions thérapeutiques sont possibles et seront à discuter avec votre médecin et votre chirurgien.

une simple surveillance
le traitement rééducatif (la kinésithérapie) qui pourra être associé à une ou plusieurs infiltrations de corticoïdes
le traitement chirurgical avec réparation des tendons
le traitement chirurgical à visée antalgique sans réparation des tendons.

La plupart des interventions chirurgicales au niveau de l’épaule sont réalisées sous arthroscopie. Dans certains cas, quand il le jugera nécessaire, votre chirurgien vous proposera une chirurgie à « ciel ouvert ».

1- la surveillance simple

Elle peut être proposée si votre épaule est fonctionnelle et asymptomatique (non douloureuse).

2- Le traitement rééducatif

Le traitement rééducatif et les infiltrations de corticoïdes peuvent être proposés de première intention dans les ruptures de coiffe dégénératives.
Le traitement chirurgical vous sera proposé en cas d’échec du traitement rééducatif et infiltratif. Dans les cas de ruptures de coiffe traumatiques, il est préférable de prendre rapidement l’avis d’un spécialiste.

3- Le traitement chirurgical avec réparation tendineuse

Ce traitement est proposé dans les cas où le tendon est jugé réparable (faible rétraction tendineuse, faible dégénérescence graisseuse du muscle). Cette décision est prise, soit avant l’intervention sur les examens complémentaires, soit au cours de l’intervention en fonction des constatations locales de votre chirurgien.

La réparation tendineuse consiste à réinsérer le ou les tendons déchirés sur la tête de l’humérus. On peut utiliser la technique à « ciel ouvert » avec un abord chirurgical de votre épaule ou, comme c’est de plus en plus fréquent, la technique arthroscopique.

On utilise pour raccrocher vos tendons des fils de suture et/ou des ancres (minivis) métalliques ou résorbables. C’est votre chirurgien, en fonction de votre cas et de ses habitudes, qui choisit le matériel qui convient à votre situation.

L’hospitalisation est brève voire en ambulatoire, et votre membre supérieur opéré sera immobilisé dans un coude ou corps qui peut comporter un coussin d’abduction pendant 4 à 8 semaines. C’est le chirurgien qui décide de la durée d’immobilisation.

La rééducation passive (avec l’assistance d’un kinésithérapeute ou d’un médecin rééducateur) est en général débutée immédiatement après l’intervention pour entretenir les mobilités de votre articulation et éviter l’enraidissement. Certains chirurgiens proposent une prise en charge post-opératoire en centre de rééducation. D’autres confient la rééducation à votre kinésithérapeute. Enfin, dans certains cas, votre épaule sera immobilisée strictement sans rééducation.

4- Le traitement chirurgical à visée antalgique sans réparation tendineuse.

Cette intervention vous sera proposée après échec du traitement rééducatif et infiltratif si vos tendons sont jugés irréparables par votre chirurgien.

Dans ce cas, l’intervention se fait sous arthroscopie et comporte un débridement tendineux (nettoyage articulaire), une ténotomie (section tendineuse) du long biceps et une acromioplastie. Cette intervention permet dans la plupart des cas de diminuer significativement les douleurs de l’épaule. Par contre, comme les tendons ne sont pas réparés, cette intervention ne permet pas de redonner la force musculaire. C’est un traitement antalgique (contre la douleur).

L’hospitalisation est de 24 à 48 heures et il n’y a pas d’immobilisation post-opératoire. Une simple écharpe peut être nécessaire quelques jours à visée antalgique. En général l’auto-rééducation est suffisante pour retrouver la fonction de votre épaule. Il est parfois utile de faire appel à un kinésithérapeute.