QU’EST-CE QUE C’EST ?

L’hallux rigidus se définit comme l’arthrose de l’articulation métatarso-phalangienne du gros orteil. Il s’agit donc d’une usure de l’articulation, caractérisée par une disparition progressive du cartilage articulaire, responsable d’une douleur et d’une raideur variables.

QUELS SYMPTOMES ?

La douleur : elle a deux origines dans l’hallux rigidus : la première tient à l’usure de l’articulation, comme dans toute arthrose; c’est une douleur à la mobilisation de l’articulation. La deuxième tient au développement des ostéophytes qui entraînent parfois un conflit douloureux au chaussage avec une bursite.

La raideur : il existe une perte de mobilité en flexion dorsale du gros orteil. Son apparition, ou plutôt son expression clinique, est plus tardive que la douleur. Le port de talons devient de plus en plus difficile.

LES FACTEURS FAVORISANTS

Les causes de cette pathologie sont nombreuses, on peut citer:

  • Les troubles statiques à type de pied plat ou de pied valgus.
  • Les traumatismes (fractures) ou microtraumatismes
  • Causes congénitales : un 1er rayon long (pied égyptien, 1er métatarsien long)
  • Secondaire à des maladies infectieuses (arthrite septique)

ou inflammatoire

  • Infections métaboliques (goutte)
  • Facteurs dystrophiques (ostéonécrose aseptique de la tête du 1er métatarsien)
  • Des chaussures étroites ou à talons hauts

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

Des radiographies de face et de profil pourront confirmer le  diagnostic et préciser le stade de l’évolution.

QUELS TRAITEMENTS ?

Le traitement médical : antalgiques et anti-inflammatoires, orthèses plantaires thermomoulées pour limiter les mouvements de l’articulation métatarso-phalangienne douloureuse, orthoplasties pour réduire les frottements de l’os avec la chaussure.

Le traitement chirurgical : il est envisagé après échec du traitement médical en cas de douleurs articulaires rebelles et/ou d’une gêne au chaussage. Schématiquement, on peut distinguer trois cas de figure :

1 – Patient gêné seulement par le conflit dorsal et la raideur et non par son articulation : c’est l’indication d’une cheilectomie : c’est une exérèse des ostéophytes dorsaux, latéraux et médiaux jusqu’à obtenir 70 à 90° de flexion dorsale en per-opératoire car la perte sera d’environ 50%. Ce geste peut être réalisé en per-cutané. L’appui est autorisé immédiatement dans une chaussure rigide portée pendant 3 semaines. La rééducation doit être commencée immédiatement. La reprise du sport peut alors peut se faire vers 45 jours. Cette technique n’empêche pas l’évolution du pincement articulaire.

2 – Patient gêné par la douleur articulaire et la raideur avec articulation en partie respectée : c’est l’indication des ostéotomies dites de décompression. Les ostéotomies de la 1ère phalange: flexion dorsale/ raccourcissement +/- cheilectomie pour augmenter la mobilité et décomprimer l’articulation. Ce geste peut être réalisé en per-cutané. Les ostéotomies du 1er métatarsien pour décomprimer l’articulation et corriger une anomalie anatomique. Ces ostéotomies sont fixées par vis ou agrafe et nécessitent le port d’une chaussure type 1 à coque talonnière pendant 3 semaines.

3 – Patient gêné surtout par une douleur articulaire avec articulation détruite : c’est l’indication du blocage définitif de cette articulation (arthrodèse) à l’aide de matériel (vis, agrafes…). A terme, l’intervention doit permettre d’obtenir une fusion articulaire et une indolence complètes. Cette intervention permet, si l’articulation interphanlangienne est correcte, la reprise du sport, la marche sur la pointe des pieds mais risque d’empêcher le port de talons hauts.

SUITES OPERATOIRES

1 – Après cheilectomie : l’appui est autorisé immédiatement dans une chaussure rigide portée pendant 3 semaines. La rééducation doit être commencée immédiatement. La reprise du sport peut alors peut se faire vers 45 jours. L’arrêt de travail est de l’ordre d’un mois.

2 – Après ostéotomies raccourcissantes du premier rayon : les suites opératoires et les complications sont comparables à celles décrites pour l’Hallux valgus. Pour l’essentiel : 3 semaines avec une chaussure de type 1 à appui talonnier. Arrêt de travail de six semaines. Rééducation très utile pour conserver les gains d’amplitudes articulaires. Sports et chaussage usuel à partir de deux mois.

3 – Après arthrodèse du gros orteil : le port d’une chaussure à appui talonnier est conseillée durant 6 semaines pour favoriser la fusion articulaire. La rééducation n’est pas justifiée … puisqu’il s’agit de bloquer l’articulation ! L’arrêt de travail est d’environ deux mois.  Le chaussage usuel est retrouvé à partir de deux mois en moyenne. A terme, l’intervention doit permettre d’obtenir une fusion articulaire et une indolence complètes. Cette intervention permet, si l’articulation interphanlangienne est correcte, la reprise du sport, la marche sur la pointe des pieds mais risque  d’empêcher le port de talons hauts.

QUELS RISQUES ?

Dans la cheilectomie, le patient est soulagé par le nettoyage des ostéophytes qui permet la décompression du nerf collatéral dorsal médial et la suppression de la butée osseuse et les douleurs résiduelles liées à l’arthrose sont souvent tolérables. Rarement, les douleurs sont aggravées par l’augmentation du secteur de mobilité et nécessitent une arthrodèse métatarso-phalangienne du gros orteil.

Dans les ostéotomies de raccourcissement, on peut avoir une difficulté de consolidation de l’ostéotomie ou une arthrose qui continue d’évoluer.Dans l’arthrodèse, il peut y avoir une non fusion de celle-ci qui  peut nécessiter une reprise chirurgicale en cas de douleurs persistantes.

Rassurez-vous, notre équipe chirurgicale connaît bien ces complications et fait en sorte de les éviter. Nous sommes soucieux d’améliorer sans cesse la prise en charge de nos patients, c’est pourquoi en cas de problème ou simplement si vous avez une question relative à votre intervention, n’hésitez pas à en parler à votre chirurgien.