Le diagnostic
A la suite d’une chute, il faut y penser si la personne a perçu un craquement, la douleur est importante, l’épaule est impotente et/ou gonflée, l’hématome ne survenant souvent que 48h plus tard.
Le diagnostic d’une fracture de tête humérale repose, la plupart du temps, sur une radiographie standard Face et Profil (ou Y scapulaire).
En cas de doute un scanner est utile pour déceler des fractures non déplacées. Il est utile pour apprécier le déplacement des fragments en 3 dimensions, élément nécessaire dans le choix thérapeutique.
Différentes classifications existent pour décrire la fracture de tête humérale. La plus utilisée en pratique clinique est celle de Neer qui est basée sur la relation anatomique de 4 segments : la tête, le tubercule majeur (ou trochiter), le tubercule mineur (ou trochin) et la diaphyse qui peuvent être plus ou moins séparés de la tête humérale. On parle alors de fractures à 2-3 ou 4 fragments.
Toutes les combinaisons sont possibles et pour rendre cela plus compréhensible Hertel, chirurgien Suisse, a mis cela en image en remplaçant chaque segment par un Lego coloré.
Sur la radiographie initiale, il existe souvent un aspect de subluxation inférieure de la tête humérale. Celui-ci est dû à l’hémarthrose (sang dans la capsule) et la sidération du muscle deltoïde.
Il faut cependant vérifier que le nerf axillaire est intact en recherchant la sensibilité de peau du moignon de l’épaule. Son atteinte et régulièrement transitoire avec une récupération par stimulation.
Le traitement
Le traitement de cette fracture de tête humérale est majoritairement orthopédique par immobilisation en attelle coude au corps pour 4 semaines. Après quoi une rééducation progressive sera commencée.
Si le déplacement des fragments est trop important, un traitement chirurgical est possible pour envisager une meilleure fonction par la suite.
En fonction de l’âge, du type de fracture le type et des attentes du patient, plusieurs possibilités d’intervention sont envisageables.
Ce peut être une ostéosynthèse qui consiste à reconstruire au mieux l’anatomie et de la fixer (par plaque et vis ou par clou intramédullaire). Ce traitement sera toujours privilégié chez les patients de moins de 65 ans.
Chez les personnes plus âgées où la qualité de l’os ne permet pas une reconstruction, on utilise majoritairement une prothèse d’épaule inversée qui donne de bons résultats prévisibles à 10 ans mais s’usent ensuite.
Et chez les plus jeunes, quand l’extrémité supérieure de l’humérus est trop abîmée pour être conservée, on optera pour une arthroplastie (prothèse). Celle-ci sera une hémi-prothèse (prothèse de tête) où l’on refixera le trochiter et trochin. Chez ces patients la mise en place d’une prothèse inversée ne serait pas pérenne. Les résultats à plus d’un an de ce type de prothèse n’est pas toujours optimal. C’est pourquoi il faut toujours privilégier l’ostéosynthèse chez le sujet jeune.
Le traitement chirurgical sera suivi d’une longue rééducation.
Quel que soit le traitement, la fusion de l’os durera 3 mois et une récupération maximale après fracture de tête humérale peut prendre entre 4 et 8 mois.